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Page:Delarue-Mardrus - Toutoune et son amour.pdf/179

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fervescence générale, quelle aventure plus grave encore !

— Tant pis !… J’irai !

Rebroussant chemin, elle courut vers les communs, vers le coin où sa machine était rangée. Elle prit son chapeau dans le couloir, quelques sous, enfourcha sa selle. Et ce fut avec une âme concentrée de petit héros, qu’arrivée à la bifurcation des routes, elle se lança résolument dans la grande descente prohibée.

De peur de les perdre, elle avait ficelé les deux minuscules feuilles volantes, seuls journaux de ces premiers jours de guerre, qu’elle avait trouvées en parcourant toutes les boutiques de la ville. Les douaniers l’avaient laissé partout passer sans papiers. Elle était l’enfant du pays.

En sueur, après la longue montée à pied de la côte, toute haletante, elle revint, à une