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visage n’accueille, que celui, maussade et bas, d’une servante mécontente de son sort.

Une lettre de Mme Villeroy vint au bout de quelques jours. C’était la première fois que Toutoune recevait une lettre de sa mère. Elle mesura par là l’importance qu’elle avait prise, pauvre petite, en même temps que sa monstrueuse solitude.

« Ma chère Toutoune, comme j’ai bien fait de venir à Paris ! Ton père avait absolument besoin de moi. Il va peut-être être envoyé définitivement dans le midi. Je respire. Dès qu’il partira, je reviendrai. Nous sommes en train de bazarder l’appartement… »

Maman ne revenait pas encore… Toutoune ne croyait pas qu’elle reviendrait jamais. Toute la vie se défaisait. Un beau jour on recevrait un télégramme, et Toutoune, malheureux petit paquet, serait expédiée n’importe où, au hasard des événements. En pension, peut-être ?…

Cette pensée la déchirait. Elle se prenait à regarder de loin le toit de son manoir,