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La nourrice hochait la tête, retenant des réflexions. Toutoune, fascinée, suivait partout sa mère, prise dans le remous de son parfum, sans même s’apercevoir qu’on pillait sa « légitime ». L’histoire de Marie Gautrin, les messieurs et les dames de Gourneville, tout était oublié. Maman était là, maman promettait de revenir chercher Toutoune en auto, maman riait, maman sentait bon…

— Vous comprenez, nounou, vous mettrez les meubles de jardin et les vieux rebuts du grenier à la place de tout ça… Au reste, tout ça, ce sont des vieilleries sans valeur. Ça m’amuse, c’est tout.

Mais l’auto vertigineuse repartie, emportant les deux voyageurs parmi des flots de paroles et des mouchoirs gentiment agités, la vieille femme, restée avec Toutoune sur le seuil silencieux, secoua lentement sa tête coiffée du bonnet blanc de sa longue servitude, et murmura, gronda plutôt :

— Est tes affaires qu’on t’emporte, ma