Page:Delassus - L'américanisme et la conjuration antichrétienne, 1899.djvu/254

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bet et la Chine, et vous aurez une idée de ce qui se prépare… Tout annonce que nous marchons vers une grande unité que nous devons saluer de loin, pour me servir d’une tournure religieuse. »

Le mouvement des esprits ne le frappait pas moins. Il écrivait en 1818 : « Tous les esprits religieux, à quelque société qu’ils appartiennent, sentent dans ce moment le besoin de l’unité sans laquelle toute religion s’en va en fumée. »

Ce besoin d’unité religieuse s’est étendu et accru en puissance, depuis que ces lignes ont été écrites. Non seulement les rentrées au bercail se sont multipliées, mais n’a-t-on point vu un parti puissant demander l’incorporation en bloc de l’Église anglicane dans l’Église catholique ? Des vues semblables n’ont-elles pas été manifestées en Russie ? Et les aspirations des néo-chrétiens et le projet juif d’une « religion universelle », s’ils ne procèdent point de ce même besoin qui, de jour en jour, se fait plus impérieux, du moins s’appuient-ils sur lui.

Voilà quatre-vingts, quatre-vingt-dix, cent ans que J. de Maistre dirigeait les regards de