nes, fut la première œuvre qu’entreprit la Franc-Maçonnerie. Nous avons vu à quel jour et par quels conspirateurs fut décrétée la mort de Louis XVI. L’assassinat du duc d’Enghien et du duc de Berry qui suivirent, la conspiration permanente des sociétés secrètes contre les Bourbons de France, d’Espagne, de Portugal, de Naples et de Parme, partout terminée par leur expulsion à travers des flots de sang et par les plus ignobles trahisons, ne peuvent laisser aucun doute sur le sens de la devise maçonnique : Lilia pedibus destrue ; et, comme le dit Deschamps, ce sera l’éternel honneur de la plus ancienne, de la plus glorieuse, de la plus paternelle des races royales, d’avoir été choisie comme premier but dans le renversement de la religion et de la société par les fanatiques scélérats qui, sous le nom de Maçons, de Carbonari, ont juré de les détruire.
Renverser les trônes fut l’œuvre plus particulièrement assignée aux Carbonari. À la Haute-Vente fut donnée celle de faire disparaître le pouvoir temporel des Papes et celle, plus hardie encore et plus incroyable, de corrompre l’Église catholique dans ses membres, dans ses mœurs et même dans ses dogmes.
Lorsque la chute de Napoléon eut amené en France la Restauration des Bourbons, la franc-maçonnerie craignit, malgré les précautions qu’elle avait su prendre, un mouvement de recul pour l’œuvre révolutionnaire, dans l’Europe entière. Les peuples voyaient la paix succéder aux plus terribles guerres, la prospérité renaître du sein des ruines, le bonheur, si longtemps absent, se répandre de proche en proche. L’opinion publique, revenant aux idées monarchiques et religieuses en France, en Italie, en Espagne et