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douairière, mais elle sut ensuite que c’était tout simplement la femme d’un commissaire-priseur.

Cette dame qui, dans sa jeunesse, avait été elle-même très-sentimentale, et se flattait d’avoir eu son petit roman, avait alors quelque prétention d’en faire. Par son caractère, elle était en quête de tous les événements, brodait sur toute chose, et faisait des mystères sur des riens.

Elle avait remarqué notre jeune ouvrière, et soit qu’elle ne pût sortir de son habitude, elle la traitait un peu en héroïne de roman ; elle la trouvait mignonne et gracieuse, enfin si gentille, qu’elle ne l’appelait que la belle Céline.

Peu expansive avec ses compagnes, un peu prude, la jeune fille ne parlait jamais de ses aventures.

L’atelier se trouvait en face de l’hôtel d’un haut personnage. Un jour une voiture élégante s’arrêta devant cet hôtel, et il en descendit un vieillard et un jeune homme ; ce dernier, d’une