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Page:Delaunay - L Enlevement de Celine.djvu/30

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vaillant, elle tâchait encore de voir dans la rue ; bientôt elle le vit sortir et il attacha de nouveau sur elle un regard bien tendre.

Céline éprouvait pour lui ce qu’elle n’avait encore éprouvé pour aucun autre. Elle l’attendit les jours suivants, mais elle ne le vit plus, à son grand regret. Trois semaines se passèrent ainsi, elle désespérait de le revoir.

Cependant, un jour madame S… la cliente si romanesque, se trouvait à l’atelier, et, comme toujours, elle ne tarissait point d’éloges sur elle.

— C’est un ange pour la douceur que cette petite Céline, disait-elle, et puis elle travaille bien ; tenez, madame Frémont, j’ai des vues sur elle, et je vous l’enlèverai quelque beau jour. Ma cousine, qui demeure dans un vieux château du côté de Saint-Ouen, me prie de lui envoyer une bonne couturière, et il y aura probablement de l’ouvrage pour plusieurs jours, vous voudrez bien y aller, n’est-pas, belle Céline ; au jour fixé je saurai vous dire comment il faudra vous y rendre.