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Page:Delaunay - L Enlevement de Celine.djvu/40

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dehors, mais elle n’aurait pas été fâchée que quelqu’un se fût trouvé là, derrière elle, pour l’en empêcher, car, malgré la bizarrerie de la situation et l’effroi qu’elle lui causait, son amour-propre était flatté, elle était l’héroïne d’un roman.

Maintenant, soit que le désir d’en voir le dénoûment lui rendît la main plus faible, soit que la portière fût dure à ouvrir, elle ne put y parvenir.

Était-elle donc prisonnière ?… À vrai dire, elle se vit obligée d’en prendre son parti. — « Laissons cet homme, se dit-elle, il a probablement sa consigne et je le questionnerais en vain. Au surplus, comme je ne suis pour rien dans ce qui arrive et que je ne puis arrêter la marche des événements, je saurai bien lutter avec quiconque tenterait de me séduire.

Elle l’aimait bien pourtant lui ; mais plus le danger était imminent et plus sa gloire serait belle, car c’était un cœur vaillant, elle eût été au devant du péril, comptant sur son énergie