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Page:Delaunay - L Enlevement de Celine.djvu/47

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voyage imprévu et qu’elle serait bientôt de retour.

Quoi qu’il en soit, la situation lui parut singulière. Ainsi ce laquais qui refusait de répondre, cette vieille duègne, sourde et presque muette, chargée de la garder (elle disait duègne en souvenir de ses lectures), tout cela ne pouvait qu’ajouter à l’idée d’un enlèvement.

Elle insista cependant auprès de cette femme pour tâcher d’en savoir davantage, mais ces deux personnes cherchaient à se comprendre l’une et l’autre et n’y parvenaient pas toujours ; il en résulta pour Céline une sorte de souffrance et elle renonça à la questionner.

La mère Jeanne la conduisit dans une vaste chambre à coucher, meublée d’une manière assez bizarre. On y remarquait un grand lit à baldaquin surmonté de rideaux de serge d’un vert foncé, une vieille tapisserie des Gobelins recouvrait aussi la muraille. En face de la haute cheminée, ornée de deux flambeaux d’argent et d’un petit saint Jean en cire sous un globe de