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Page:Delavigne - Œuvres complètes, volume 4, Didot, 1881.djvu/117

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Les pères sont debout, revivant dans les fils ;
Ses vieux frères de gloire, il les revoit encore :
« Vous serez, nous dit-il, ce qu’ils furent jadis ;
« Une ligue nouvelle aujourd’hui vient d’éclore :
« D’un nouveau soleil d’Austerlitz
« Demain se lèvera l’aurore ! »

Aux salves de canon que j’entends retentir,
Sur lui le marbre saint retombe ;
Et peut-être avec lui va rentrer dans la tombe
La guerre qu’il en fit sortir !

Mais que sera pour nous l’amitié britannique ?
Entre les deux pays, séparés désormais,
Le temps peut renouer un lien politique ;
Un lien d’amitié, jamais !

Consultons son tombeau, qui devant nous s’élève :
Au seul nom des Anglais nous y verrons son glaive
Frémir d’un mouvement guerrier !
Consultons la voix du grand homme,
Et nous l’entendrons nous crier :
« Jamais de paix durable entre Carthage et Rome ! »
Il le disait vivant ; il le dit chez les morts ;
C’est qu’en vain sur ce cœur pèse une froide pierre :
Il est le même, ô France ! il t’aime, noble terre,
Comme alors il t’aimait… Aimer la France alors,
C’était détester l’Angleterre !