Page:Delavigne - Œuvres complètes, volume 4, Didot, 1881.djvu/12

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

ENVOI DES MESSÉNIENNES


À MADAME ***


 
Les voilà ces chants funéraires,
Faible tribut de ma douleur :
Lisez ; le trépas de nos frères
Pour vous, du moins, fut un malheur.

Aux beaux jours de notre vaillance
Leurs noms immortels sont liés ;
Ils revivront chers à la France,
Et mes vers seront oubliés.

La jeunesse ira d’âge en âge,
Parcourant des champs meurtriers,
Visiter en pèlerinage
Les mânes de nos vieux guerriers.

Alors paraîtront à sa vue
Leurs glaives par le temps rongés,
Leurs os brisés par la charrue…
Alors nous les aurons vengés.