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Page:Delavigne - Œuvres complètes, volume 5, Didot, 1881.djvu/154

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Adieu !


 

Adieu, Madeleine Chérie,
Qui te réfléchis dans les eaux,
Comme une fleur de la prairie
Se mire au cristal du ruisseau.
Ta colline, où j’ai vu paraître
Un beau jour qui s’est éclipsé,
J’ai rêvé que j’en étais maître ;
Adieu ! Ce doux rêve est passé.

Assis sur la rive opposée,
Je te vois, lorsque le soleil
Sur tes gazons boit la rosée,
Sourire encore à ton réveil,
Et d’un brouillard pâle entourée
Quand le jour meurt avec le bruit,
Blanchir comme une ombre adorée
Qui nous apparaît dans la nuit.

Doux trésors de ma moisson mûre,
De vos épis un autre est roi ;
Tilleuls dont j’aimais le murmure,
Vous n’aurez plus d’ombre pour moi.