Page:Delaville Le Roulx - Notes sur les sceaux de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem, 1881.djvu/17

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quant à la légende, elle s'est peu modifiée. A celle du XIIe siècle, on ajoute le mot frater après le magistère de Guérin de Montaigu (1210-1230)[1] ; sous Hélion de Villeneuve, elle devient FRATER ELIONUS CUSTOS PAUPERUM (gravé PAM chez lui) ; enfin à partir du grand maître J.-F. d'Heredia, elle est : JOHNS FERDINANDI D. EREDIA MAGISTER, pour subsister ainsi sans changements.

Le type du revers a donné lieu chez les numismates à beaucoup de conjectures. Le personnage couché est pour les uns un malade atteint de la peste, pour les autres le Christ au tombeau[2]. Le texte que nous avons publié donne tort à ceux-ci comme à ceux-là. D'après ce texte, ce n'est pas un malade, ─ le malade ne figurait que sur le sceau de l'hospitalier, accompagné d'un frère qui lui donnait à manger ; ce n'est pas non plus l'image du Christ, mais un « cors d'ome mort d'avant » placé devant un tabernacle. Cette interprétation, devenue certaine par le texte cité plus haut, avait déjà été formellement donnée dès 1781

  1. Schlumberger : Sceaux et bulles de l'Orient latin au moyen âge, 1879, p. 49.
  2. Pour la première opinion, Friedlænder : Zeitschrift für Numismatik. Berlin, IV, 1878, p. 221, et : Münzen des Johanniter-Ordens auf Rhodus. Berlin, 1843, p. 10 ; V. Langlois : Recherches sur les monnaies frappées à Rhodes, p. 9, d'après Friedlænder ; K. Herquet : Juan Ferrandez de Heredia, Mülhausen i. Th, 1878, p. 87 ; pour la seconde, Demay : le Costume au moyen âge d'après les sceaux. Paris, 1880, p. 336 ; Wossberg : Die Siegel der Mark Braudenburg, Berlin, 1868, p. 23. ─ G. Schlumberger : Sceaux des chevaliers de l'Hôpital (Rev. arch. 1876, p. 5-6) ne se prononce pas.