Page:Delay - Du cheval Camargue et de son amélioration.djvu/29

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 29 —

cheval de dragon, bien musclé, à poitrine profonde, à formes anguleuses et d’une énergie remarquable : aussi se fit-il distinguer aux courses de haies.

De tout ce qui précède, il résulte que ce n’est que par des croisements habilement dirigés que l’on peut raisonnablement espérer d’obtenir promptement et sûrement une race de selle et de trait léger ; qu’on peut créer de nouveau, cette race barbe avilie, aujourd’hui si chétive, et arriver à élever sa taille tout en conservant la légèreté de ses allures, la vigueur, l’énergie, la souplesse, conditions indispensables aux chevaux de cavalerie légère.

En suivant une marche raisonnée, on verrait sûrement disparaître ces formes monstrueuses qui avilissent le Camargue ; et, joignant au bon choix du reproducteur, une hygiène bien gouvernée, en moins de 10 ans on arriverait à des résultats dont la portée ne peut être calculée.

Si l’expérience a prouvé que les croisements peuvent facilement améliorer les chevaux camargues, quelques exemples ont aussi démontré que conservés purs, on peut, avec des soins et de l’intelligence en faire de bons produits de commerce. Il s’est trouvé quelquefois des poulains élevés à l’écurie admirables de sang et de forme. Des éleveurs intelligents en choisissant judicieusement leurs reproducteurs sont parvenus à faire disparaître les défectuosités, et, avec un peu plus de nourriture, on eût facilement augmenté la taille qui