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COURSES.


Jamais, à aucune époque, il n’a suffi, pour engager les hommes à suivre un nouvel ordre d’idées, de les leur répéter verbalement ou dans des écrits aussi profondément pensés qu’ils puissent être ; il a fallu aussi que leur intérêt se sentît réveillé par l’attrait d’une récompense qui les indemnisât aussitôt de la peine qu’ils pouvaient prendre.

Il est un spectacle qui date de loin à Arles, Vauvert, Saint-Gilles : c’est celui que donnent les propriétaires de Camargues lors de la fête du pays, et où ils se disputent une ceinture, une bride, une selle, dont la valeur est fort peu élevée. C’est un amusement, reste du moyen âge, qui avait son côté utile, mais qui est bien éloigné de pouvoir produire les résultats qu’on se propose aujourd’hui par ce genre d’épreuve tel qu’il est organisé.

Je suis loin de nier les avantages immenses qu’on peut tirer, et qu’on a tirés jusqu’ici des courses pour la propagation des reproducteurs forts et énergiques ayant la faculté de transmettre leurs qualités éminentes ; mais en ceci comme en toutes choses, il importe d’étudier les besoins réels des populations, en particulier des éléments dont elles disposent et l’esprit qui les anime, afin d’agir sur elles d’une manière efficace. Nous avons dépeint le cheval Camargue ; on peut voir qu’il n’est pas