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suivant leur longueur et servent à forger les petits fers. On se sert très rarement du vieux fer.

Les barres sont divisées en lopins d’une grandeur telle que chacun puisse servir à faire deux fers de bœufs ; quelquefois, elles sont seulement partagées en deux par leur milieu.

Chaleur du fer. Le rouge cerise n’est pas le degré de chaleur qui convient, car le fer est plus ou moins pailleux et ne se soude pas. La chaude à blanc suffit dans la plupart des cas ; par exception, il faut arriver près de son degré de fusion (chaleur suante), afin de souder les différentes parties qui le composent. On reconnaît assez facilement ce degré à la couleur blanche du fer et à une matière qui coule à sa surface et qui se vitrifie par le refroidissement (c’est un mélange d’oxyde de fer et de parties terreuses). Au-delà de ce degré, le fer est brûlé, il devient cassant et on ne peut l’étamper ni rabattre l’onglet sans qu’il se rompe. La pratique vient beaucoup en aide ; d’ailleurs, lorsque la flamme est blanche et présente des étincelles brillantes, c’est un signe que le degré suffisant de chaleur va arriver.

Action de forger. Un homme seul forgerait avec plus de facilité un fer de bœuf qu’un fer de cheval, mais il en forgerait une quantité moins grande et prendrait beaucoup plus de peine que d’avoir un aide à sa disposition. Nous allons décrire l’opération telle que nous l’avons vue pratiquer, d’abord celle au moyen de laquelle on obtient un fer avec un pinçon seulement sans onglet, nous verrons après la manière employée pour obtenir ce dernier.

Les lopins étant prêts, on en met deux au feu en même temps, de manière que l’un soit plutôt chaud que l’autre.

Le premier, que nous appellerons A, ayant atteint le degré