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dernier perd beaucoup de temps pour se rendre chez le propriétaire. Aujourd’hui aussi, ce mode n’est mis en pratique que très rarement et dans des cas exceptionnels.

2o Contention avec travail. C’est surtout au point de vue des inconvénients qui peuvent survenir sur les animaux fixés dans ces machines, que nous avons écrit ces quelques lignes. M. Rey dit bien que « l’emploi du travail peut donner lieu à de grands accidents, et qu’on ne saurait jamais prendre trop de précaution pour les éviter ; » mais il n’en signale aucun. Nous décrirons d’abord les inconvénients qui peuvent résulter en se servant du travail Desaybats. Presque tous proviennent du trop de temps que met le maréchal à ferrer l’animal. En effet, très souvent il est tout seul et s’il n’agit très vite, quand il a les huit onglons du même animal à ferrer, il met de une à deux heures. Pendant ce temps les animaux se fatiguent beaucoup, surtout s’ils sont de forte taille, lourds, comme les bœufs de race de Salers. Quelquefois on a de la difficulté pour mettre leurs pieds, soit sur la barre transversale de derrière, soit sur le support de devant. Un homme seul n’y parvient que difficilement, s’il n’a un aide ; le bouvier qui s’y trouve préfère très souvent regarder que de s’occuper. Cette difficulté est encore augmentée quand l’animal se laisse aller de tout son poids sur les sangles, ce qui est assez commun. Alors, pour faciliter la levée des pieds, le maréchal soulève fortement le bœuf sur les sangles, au moyen du treuil, jusqu’à ce qu’il ne touche plus à terre ou qu’il y touche très peu. L’inconvénient ne serait pas grand si, le pied fixé, l’animal était de nouveau baissé pour qu’il pût se soutenir sur les membres qu’on ne ferre pas. Mais soit par ignorance de cause, soit par paresse, etc., il est laissé ainsi enlevé jusqu’à ce qu’il soit entièrement ferré ; de telle sorte