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Page:Delbos - De Kant aux postkantiens, 1940.djvu/112

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dem Entwurf eines Systems der Naturphilosophie, III, p. 284). Et la grande question, c’est d’expliquer comment l’activité productrice de la Nature se détermine en des produits.

Et logiquement l’instauration d’une Philosophie de la Nature comme pendant exact et parfait, au point de vue théorique, de l’Idéalisme transcendantal, conduit Schelling à déterminer le Premier Principe comme identité absolue. Ce qui est primitivement, nous dit-il, c’est la Raison, à savoir l’indifférence totale du subjectif et de l’objectif. Tout ce qui est, est dans la Raison, et rien n’est en dehors d’elle. Elle est l’absolu ; elle est Dieu. Elle exclut toute distinction première du Moi et du Non-Moi, ce qui signifie qu’elle ne se laisse pas déterminer comme obiet, qu’elle est affranchie de la chose telle que le dogmatisme la conçoit ; — elle ne se laisse pas non plus déterminer comme sujet, ce qui signifie qu’elle est Iibérée du Moi tel que le pose l’idéalisme exclusif. — En même temps qu’elle est indifférence du sujet et de l’objet, elle est leur identité, c’est-à-dire qu’elle comprend ce qui immédiatement affirme et ce qui immédiatement est affirmé. (Voir surtout Darstellung meines Systems der Philosophie, 1801, IV, pp. 115-130.) Dieu est indissolublement l’Un et le Tout. Panthéisme, oui, si l’on n’oublie pas que le Dieu ainsi affirmé est libre de toutes les conditions de l’existence empirique. — Le problème est ensuite de savoir comment de cette indifférence ou de cette identité sortent les différences des choses.

C’est après avoir essayé de donner à ce problème une solution qui, dans sa subtilité imaginative, voulait cependant rester rationnelle que Schelling fut amené, sous l’influence du mysti-