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DE VIVRE GAYEMENT

Je suis né pour prendre fin, Et pour faire le chemin De ce trop soudain voyage : Je cognois combien j’ay d’âge, Mais, las ! je ne dois sçavoir Les ans que je puis avoir. Loin de moy fuyez tristesse, Fuyez ennuis & detresse, Loin de moy fuyez vous tous, Je n’ay que faire avec vous ! Pendant que vif je soupire, Je veux dancer, je veux rire, Ayant tousjours compagnon Le bon Bacchus mon mignon.

(Rémi Belleau.)


Je suis homme né pour mourir ; Je suis bien seur que du trespas Je ne me sçaurois secourir Que poudre je n’aille là bas. Je cognois bien les ans que j’ay. Mais ceux qui me doivent venir, Bons ou mauvais, je ne les sçay, Ny quand mon âge doit finir.