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LES FABLES



LA GÉNISSE, LA CHÈVRE ET LA BREBIS, EN SOCIÉTÉ AVEC LE LYON. (I, 6).


Le leoun prist un veel ; si dit à ses compaignons : « Amoi apent le tierz partie par raison de seignurie. L’autre partie a moy apent par ceo qe jeo le pris. Ore covient entre nous combatre pur la tierce partie. — Nenyl, » font les autres, chievere e poleyne, « le vostre seit entierment, sanz nul départir».

Ce n’est là qu’une bien maigre esquisse de la fable de La Fontaine, mais l’affabulation en est très curieuse :

Auxint est de plusours eirs, quant sont fetz executours lour piere, e ont pur compaignons deus simplez hommez de la ville. « Espleitoms », fet-il « del testament, e donoms a chescun ceo qe a lui apent. — A moy apent » fet le eyr « la tierce partie par ley de terre ; l’autre partie a noz enfauntz ; la tierz, qe apent al alme, nous covient tenir pur plee e contek. — Veir, » font les simplez gentz, « vostre seit entierment : de plee savoms poy ou nient ».

(Nicole Bozon, Contes moralisés, 156, A. T.)