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LES FABLES


CONSEIL TENU PAR LES RATS (II, 2).


Les soricez tyndrent [jadis] lur parliaiuent [e sei pleindrint chescon a autre] de [mon] sire Badde, le blanke chat qe ont destruitlor lynage e se afiforcea de eux destruire. « Qe froms nous » fit un « de sire Badde qe vynt sur nous privement quant nous sumez a nostre solaz e nous fet les angles quere pur poour de sa venue » ? Fet un : « Nous mettrons un campernole entour son col, [q’il nus puise par ceo garnir, e nus par taunt li honeroums], e par ceo seroms de sa venue garniz. — Com ceo est bien dit » ! fet chescun a autre. Lors tenoms [nus] a tant ; mès purveyoms [dunks meintenant] qi fra ceste chose qe est purvewe » [Chescon de eux s’est escondu]. Touz diseient que le conseil est seyn, mès nul ne voleit mettre la meyn. E Badde s’en ala com avant, e destruit petit e graunt.

(Nicole Bozon, Contes moralisés, 144, A. T.)


Ce sujet a été traité par Eustache Deschamps :

Je treuve qu’entre les souris
Ot un merveilleux parlement
Contre les chas leurs ennemis,
A veoir manière comment
Elles vesquissent seurement
Sanz demourer en tel débat ;
L’une dist lors en arguant :
Qui pendra la sonnette au chat ?