« Ung jour entre les autres advint que ung pescheur alla en la mer en son basteau pour pescher, et apres qu’il eust getté ses instrumens et les raiz et engins en la mer, il pescha une petite suite ou alose marine, laquelle dist au dict pescheur : « Mon amy, je te prie et requiers, laisse moy aller ; considere que je suis petite et jeune encores et que tu ne peus pas avoir grant argent de moy, quant tu me auras vendue. Laisse-moy encore vivre jusques a ce que je soye plus grande et devenue beau saulmon, duquel tu pourras avoir grant argent et grand prouffit ». Et le pescheur luy respondit : « Ma mye, ton parler ne te peult saulver en quelque façon que ce soit, car penses-tu que je soye si fol ne si sot que je laisse aller le gain et prouffit, tant soit-il petit, lequel je tiens entre mes mains et en ma possession, soubs couleur et espérance du gaing ou prouffit advenir, tant soit-il grant et duquel ne suis pas seur ! Certes je te responds que nenny et de ce n’en fay aucune doubte et ne t’y attends point ».
V. 24. — « Un Tiens vaut, ce dit-on, mieux que deux Tu l’auras. »
Les éditeurs ont cité plusieurs exemples de l’emploi de ce proverbe ; celui-ci leur a échappé :