Page:Deledda - Ames honnetes.pdf/11

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

écrire. Même, je dois l’avouer, j’en ai lu et j’en lis fort peu ; je ne me laisse pas prendre aux grands éloges que j’entends faire parfois de celui-ci ou de celui-là. Ils me paraissent, après les journaux, la chose la moins sérieuse et la moins importante du monde. Je ne crois pas, comme il est naturel, aux faits imaginaires qu’ils racontent, et bien moins aux motifs imaginaires des faits. Elles me semblent énormes les prétentions des romanciers, qui se donnent l’air d’être les seuls psychologues du monde et de le prouver en décomposant et recomposant la machine humaine à leur façon. Le plus souvent ce sont des décompositions et recompositions fausses et fantastiques ; mais cela pénètre dans les âmes comme vrai, les énerve et les affaiblit. Tout à coup il en apparaît un qui crée, ou prétend créer, une nouvelle école ; la dernière est toujours la plus puissante et la plus en vogue, jusqu’à ce qu’une autre naisse, et chacune domine