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flons, bordées d’étoffe rouge, et auxquelles on avait laissé les cornes. Des fusils de différents genres étaient pendus aux murs, avec des revolvers et des pistolets, des arquebuses sardes, des estocs, enfin toutes les armes nouvelles et anciennes que Sebastiano avait pu découvrir chez lui et ailleurs.

Des cors de chasse, des boîtes à poudre, des leppas ou longs couteaux sardes, dans leurs étuis de cuir noir, complétaient les panoplies.

C’était un des cors que Sebastiano indiquait.

— Le maréchal-ferrant du village me l’a donné, en disant : Si par hasard vous avez besoin de nous, employez ceci.

Le village était proche.

Deux jours après, Angela voulut y aller, accompagnée de son père et de la jeune servante. Anna resta à San Giacomo et babilla tout l’après-midi avec l’autre domestique, tante Mattoï (Maria-Antonia), occupée à préparer de la farine.

— Non, disait cette femme, en continuant son travail, nous ne faisons pas du pain d’orge, nous mangeons du pain de farine de blé. Il est plus profitable, quoi qu’on en dise.

— Vous employez le blé noir, bien entendu ?

— Certainement. La semoule ou fleur de