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à l’héritage de sa nièce, et comment celle-ci aurait une petite fortune personnelle.

— Pourvu qu’elle ne prenne pas de l’arrogance, dit l’étudiant.

— J’espère que non.

Peu de jours après, Cesario dit :

— Je m’aperçois qu’Anna s’entend très-bien avec Sebastiano. Elle finira par se marier avec lui…

Maria Fara secoua la tête. On voyait bien qu’Anna avait des instincts plus raffinés ; elle préférerait un employé à un propriétaire agriculteur, tel qu’était Sebastiano, et celui-ci ferait mieux aussi d’épouser une femme robuste, fût-elle une paysanne riche et ignorante.

— Avec toi ce serait mieux, observa Angela, présente à la conversation.

Cesario sourit ; il avait déjà une amourette avec une jeune fille noble de Cagliari, une vraie demoiselle, qui lui écrivait sur du papier fleuri et parfumé.

C’était, d’ailleurs, une passion superficielle comme tous les sentiments de Cesario, lequel devenait toujours plus sceptique et plus beau, avec son visage d’une pâleur dorée, sa petite moustache naissante et l’élégant binocle, qui