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Page:Deledda - Ames honnetes.pdf/97

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médiatement. Le lévrier devait avoir vu le sanglier.

— Va ! lui cria son maître. Maometto repartit comme une flèche et tous les chiens à la suite.

Angela les entendit aboyer furieusement derrière une petite colline.

Un coup de feu partit, puis un autre, puis un troisième, répercutés par les échos d’alentour. Les jappements des chiens se rapprochèrent et Pietro épaula son fusil.

Le cheval d’Angela mordait son frein, prêt à se cabrer, mais elle le maintenait toujours. Le jeune sanglier, déjà blessé, parut dans le sentier : c’était une bête d’un an à peine, au poil luisant, rayé de noir et de jaune foncé. Angela aurait voulu avoir le fusil de Pietro Demeda. Au même instant celui-ci tira ; le coup fut tellement soudain et partit si près d’elle que la jeune fille eut peur. Aussitôt, le bois, la vallée avec les maquis, les buissons et les pierres, se mirent à danser autour d’elle en un tourbillon vertigineux. Angela. tomba en poussant un cri déchirant, et son front alla heurter un amas de cailloux. Le cheval, effrayé par le coup de feu, s’était emballé et avait em-