Page:Delgado - Impressions de mes voyages aux Indes.djvu/50

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

béthel, qu’elles adorent, c’est une habitude acquise dès leur enfance, dont il serait impossible de les priver. Ce rouge écarlate que donne le béthel aux lèvres, est considéré comme une grande coquetterie, très appréciée entre elles.

Ce qu’il y avait de plus amusant, c’était de voir les quatre musiciens de la danseuse. Chaque effort que le joueur de tam-tam faisait pour faire sortir un son, était une pose plastique. Quant aux violonistes, ils nous étonnèrent à la manière de tenir leur instrument comme une contre-basse, et pouvant arriver à accompagner leur étoile. Ils trouvèrent cependant le moyen de nous jouer la Marseillaise pour terminer la soirée.

Le lendemain, jour fixé pour notre départ, nous prîmes le train de dix heures et demie pour nous rendre à Chitorgarh. À regret nous quittions Odaipure, mais nous emportions un bien doux souvenir de cette ville antique le génie humain a su laisser des traces ineffaçables qui resteront à jamais gravées dans notre mémoire, et nous fera revivre nos heures d’extase.