Page:Delgado - Impressions de mes voyages aux Indes.djvu/66

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tion visuelle et notre anxiété qui était à son comble.

La rivière large et profonde se trouvait encaissée entre deux murailles naturelles couvertes de mousse et de plantes sauvages ; elle serpentait, en nous faisant jouir à chaque tournant, de nouveaux panoramas, d’une beauté saisissante, par tous ces jolis tons de couleur changeante, du vert le plus tendre au vert le plus foncé, dont l’eau avec tous ses jolis reflets au soleil, avait le ton d’émeraude. Après un quart d’heure d’attente fiévreuse, nous entendîmes enfin le bruit des rabatteurs qui se rapprochait, tachant de faire descendre l’animal au bord de la rivière. Subitement, le bateau s’arrêta, après un signal silencieux des rabatteurs, qui arborèrent silencieusement un petit drapeau jaune.

Tout-à-coup, nous vîmes les yeux brillants d’une panthère qui descendait lentement du haut du rocher, très tranquille, et fière, elle marchait avec précision, tout en ayant l’oreille au guet. Subitement, elle s’arrêta pour nous regarder, sans aucune frayeur elle