Page:Delgado - Impressions de mes voyages aux Indes.djvu/78

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

quelle industrie on peut y créer, pour y faire vivre ses habitants. Son principal commerce est celui des étoffes de toutes sortes et la fabrication des tapis, qu’ils font peut-être mieux qu’en Europe. Son Altesse a pris grand intérêt au développement de cette industrie établie dans la prison, qui est devenue aujourd’hui d’un grand rapport, car de tous les cotés des Indes, on fait des commandes importantes. La manière dont les prisonniers travaillent nous intéressa beaucoup, étant plutôt patiente et primitive, mais très habile. Selon le degré de condamnation, le labeur de ces prisonniers varie, les meilleurs font les tapis et tissent les étoffes, les criminels moulent le blé à la manière primitive, avec des meules de pierre ; les intermédiaires travaillent de cuivre, dont ils font des objets très artistiques. On les distingue tous par leur vêtement et une sorte de petit bonnet : insigne numéroté pour connaître le degré de condamnation.

Ces prisonniers, qui sont en grand nombre, font progresser ces industries qui sont en voie de devenir de plus en plus prospères ; quelques-uns parmi eux sont redoutables. On