Page:Delille - L Homme des champs 1800.djvu/127

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée


 
Oui, les riches aspects et des champs et de l’onde
D’intéressans tableaux sont la source féconde :
Oui, toujours je revois avec un plaisir pur
Dans l’azur de ces lacs briller ce ciel d’azur,
Ces fleuves s’épancher en nappes transparentes,
Ces gazons serpenter le long des eaux errantes,
Se noircir ces forêts et jaunir les moissons,
En de rians bassins s’enfoncer ces vallons,
Les monts porter les cieux sur leurs têtes hautaines
Et s’étendre à leurs pieds l’immensité des plaines ;
Tandis que, colorant tous ces tableaux divers,
Le soleil marche en pompe autour de l’univers.
Heureux qui, contemplant cette scène imposante,
Jouit de ses beautés ! Plus heureux qui les chante !
Pour lui tout s’embellit ; il rassemble à son choix
Les agrémens épars et des champs et des bois,
Et dans ses vers brillans, rivaux de la nature,
Ainsi que des objets, jouit de leur peinture.
Mais loin ces écrivains dont le vers ennuyeux
Nous dit ce que cent fois on a dit encor mieux !
Insipides rimeurs ! N’avez-vous pas encore
Epuisé, dites-moi, tous les parfums de Flore ?