Page:Delille - L Homme des champs 1800.djvu/23

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de tout ce qu’offroit de plus touchant et de plus majestueux un siècle à jamais mémorable ; dans la peinture des impressions que fait sur nous l’aspect des ruines, morceau alors absolument neuf dans la poësie françoise et plusieurs fois imité depuis en prose et en vers. Elles ont cru en trouver dans la peinture de la mélancolie, naturellement amenée par celle de la dégradation de la nature vers la fin de l’automne. Elles ont cru en trouver dans cette plantation sentimentale qui a su faire des arbres jusqu’alors sans vie, et pour ainsi dire sans mémoire, des monumens d’amour, d’amitié, du retour d’un ami, de la naissance d’un fils : idée également neuve à l’époque où le poëme des jardins a été composé, et également imitée depuis par plusieurs écrivains.

Elles ont cru en trouver dans l’hommage que l’auteur a rendu à la mémoire du célèbre et malheureux Cook. Elles en ont trouvé, enfin, dans l’épisode touchant de cet Indien qui, regrettant, au milieu des pompes de Paris, les beautés simples des lieux qui l’avoient vu naître, à l’aspect imprévu d’un bananier offert tout-à-coup à ses yeux dans le jardin des