Page:Delille - L Homme des champs 1800.djvu/25

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son compagnon de travail, et sur le laboureur qui laisse en soupirant ses travaux imparfaits : c’est elle encore qui l’inspire, lorsqu’au sujet d’un jeune arbuste qui prodigue imprudemment la luxuriance prématurée de son jeune feuillage, il demande grâce au fer pour sa frêle et délicate enfance. Ce genre de sensibilité est rare, parce qu’il n’appartient pas seulement à la tendresse des affections sociales, mais à une surabondance de sentiment qui se répand sur tout, qui anime tout, qui s’intéresse à tout ; et tel poëte qui a rencontré des vers tragiques assez heureux, ne pourroit pas écrire six lignes de ce genre.

Enfin vingt éditions de ce poëme, des traductions allemandes, polonoises, italiennes, deux traductions angloises en vers, répondent peut-être suffisamment aux critiques les plus sévères. L’auteur ne s’est pas dissimulé la défectuosité de plusieurs transitions froides ou parasites : il a corrigé ces défauts dans une édition toute prête à paroître, et augmentée de plusieurs morceaux et de plusieurs épisodes intéressans, qui donneront un nouveau prix à l’ouvrage. C’est surtout pour annoncer cette édition avec quelque avantage, qu’il a tâché