Page:Delille - Les Jardins, 1782.djvu/56

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Elle animera tout ; vos arbres, vos bosquets
Dès lors ne seront plus ni déserts, ni muets ;
Ils seront habités de souvenirs sans nombre,
Et vos amis absents embelliront leur ombre.

Qui vous empêche encor, quand les bontés des dieux
D’un enfant désiré comblent enfin vos vœux,
De consacrer ce jour par les tiges naissantes
D’un bocage, d’un bois ?… Mais tandis que tu chantes,
Muse, quels cris dans l’air s’élancent à la fois ?
Il est né l’héritier du sceptre de nos rois !
Il est né ! Dans nos murs, dans nos camps, sur les ondes,
Nos foudres triomphants l’annoncent aux deux mondes.
Pour parer son berceau c’est trop peu que des fleurs ;
Apportez les lauriers, les palmes des vainqueurs.
Qu’à ses premiers regards brillent des jours de gloire ;
Qu’il entende en naissant l’hymne de la victoire ;
C’est la fête qu’on doit au pur sang de Bourbon.

Et toi, par qui le ciel nous fit cet heureux don,
Toi, qui, le plus beau nœud, la chaîne la plus chère
Des Germains, des François, d’un époux et d’un frère,
Les unis, comme on voit de deux pompeux ormeaux
Une guirlande en fleurs enchaîner les rameaux,