— Ce que vous allez me dire ? répéta Dougual. Quoi donc ?
Elle s’assit et Dougual rapprocha d’elle un siège où il prit place. Une attente anxieuse brillait dans les yeux du jeune homme.
— Il y a vingt-neuf ans, commença la comtesse, ma sœur Priamvara était unie au comte Riec de Penanscoët, et moi, le même jour, au frère cadet de celui-ci, Ivor.
« Un an plus tard, à quelques semaines d’intervalle, nous mettions chacune au monde un fils.
« À cette époque, le rajah de Pavala venait d’instituer comme héritier de sa souveraineté Riec de Penanscoët, qui lui avait sauvé la vie. »
Ici, Dougual interrompit la comtesse :
— Riec ?… Mais mon père m’a toujours dit que c’était lui…
Un ironique sourire vint aux lèvres couleur de sang.
— Riec fut d’abord désigné. Mais il mourut subitement quelques mois plus tard. Ce fut alors que le rajah nomma Ivor son héritier.
« Priamvara survécut peu à son mari. Le petit Ivor — Riec lui avait donné le nom de son cadet — fut confié aux soins des femmes qui s’occupaient de mon fils, sous ma surveillance.
« À cette époque, Ivor et Appadjy avaient