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GWEN, PRINCESSE D’ORIENT

Armaël était mort peu de temps après et sa veuve s’était retirée dans la maison de son mari, à Ti-Carrec, près du château de Kermazenc, vivant très modestement, se croyant à l’abri des poursuites d’Ivor qui ne revenait jamais en Bretagne.

Mais, au cours de l’été précédent, sa quiétude avait été troublée par la venue du comte de Penanscoët qui, dès la première rencontre, lui avait appris qu’il avait fait disparaître son mari pour la punir de sa fuite et de sa désobéissance, car il lui avait interdit de se marier. Puis, comme elle refusait de revenir auprès de lui, qui avait flétri son âme de jeune fille, annihilé pour quelque temps son sens moral, il l’avait condamnée et, quelques jours après, on avait trouvé Varvara empoisonnée.

Gwen était donc restée seule au monde. Elle avait été recueillie par des cousins, Hervé et Blanche Dourzen, habitant le petit château de Coatbez, voisin, lui aussi, de Kermazenc. Hervé était son tuteur légal. La pauvre orpheline n’avait pas été heureuse, car Blanche Dourzen et ses deux filles, Rose et Laurette, la traitaient en servante, ne lui ménageant ni les humiliations ni les coups, l’accablant sous les plus dures besognes. Elle était la Cendrillon de ce foyer et elle n’avait trouvé de compréhension qu’auprès d’une vieille demoiselle, Herminie Dourzen qui, de par le testament de