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GWEN, PRINCESSE D’ORIENT

— Mais toi… tu ne resteras pas non plus, alors ?

— Un peu de temps encore, jusqu’à la date fixée pour le soulèvement général.

— En ce cas, pourquoi me fais-tu partir si vite ?

D’une main à la fois impérieuse et douce, Dougual appuya contre son épaule la tête redressée de Gwen.

— Ma Gwen aimée, il faut avoir foi en moi. Je ne puis pour le moment te donner d’autres explications. Mais sois assurée que je ne me résignerais pas à me séparer de toi, si ce n’était pour préserver ta vie, qui m’est si chère.

— Tu as toute ma confiance, Dougual. Je suis prête à faire ce que tu voudras… Où m’enverras-tu ainsi ?

— À Kermazenc.

Cette fois encore, Gwen sursauta.

— À Kermazenc ?

Elle le regardait avec des yeux dilatés par la stupéfaction,

— Mais les Dourzen ?

— Personne ne devra savoir que tu t’y trouves. Et c’est précisément à cause de la proximité des Dourzen que je t’ai choisi cet asile. Car « on » n’aura pas l’idée de te faire rechercher précisément au lieu d’où, de toute logique, tu devrais rester éloignée, puisque