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III


Neuf ans auparavant, Hervé Dourzen avait épousé, à Brest, Mlle Blanche Corbic. Il n’avait qu’un très petit revenu et une situation sans avenir dans une banque, où il était noté comme employé négligent et de médiocre intelligence. Blanche avait vingt-huit ans, un physique quelconque, beaucoup d’ambition et une dot coquette. Ce mariage était pour elle une affaire d’amour-propre. Si peu fortunés que fussent les Dourzen, ils comptaient toujours parmi les meilleures familles de Bretagne, et leurs filles, au cours des siècles, avaient contracté des unions parfois illustres. Mlle Corbic était donc toute pénétrée de satisfaction orgueilleuse le jour où, à la mairie et à l’église, elle échangea son nom contre celui de Dourzen.