Page:Delly - L'orpheline de Ti-Carrec, 1981.pdf/36

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

bonde qui avait eu jusqu’alors ses prédilections.

Or, Blanche détestait Herminie et redoutait son humeur caustique, ses réflexions mordantes auxquelles il lui était difficile de trouver une riposte. Puis il lui semblait que ce voisinage, dans le même logis, ce droit sur une partie de la maison de famille, constituaient un empiètement intolérable sur son droit à elle, Mme Hervé Dourzen, qui l’avait payé d’une si belle dot.

En outre, Herminie terminait ainsi sa lettre :


« J’arriverai peut-être jeudi, je ne sais à quelle heure. »


— Jeudi ! s’écria Blanche. Jeudi !… après-demain ! Et elle compte sans doute qu’en si peu de temps je vais faire nettoyer, préparer son appartement ? Eh bien ! personne n’y touchera, je t’en réponds !

— Mais elle ne le demande pas…

Mme Dourzen ricana :

— Non, elle ne le demande pas. Tu verras cependant quelle petite réflexion de sa façon elle nous servira… Mais je m’en moque ! Mes domestiques ne sont pas payés pour s’occuper de ses nettoyages. Cela fera maigrir sa femme de chambre, cette espèce d’aventurière russe qu’elle a racolée je ne sais où.

Hervé ne protesta pas ; mais il pensa avec un petit frisson de déplaisir : « Je vais avoir