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Quant à Blanche, elle leva les bras au plafond, et sa voix retentit, un peu glapissante :

— Ah ! ce serait du joli ! Un suicide ! Mais c’est capable de tout, ces femmes-là !… Combien de fois t’ai-je dit, Hervé, que cette Varvara était capable de tout ?

— Oui, ma bonne amie… oui… mais tout de même… s’empoisonner !

— Je ne veux rien affirmer sans l’avis de confrères, déclara le docteur. Mais je ne conserve guère de doute quant à la nature de cette mort. Pour le suicide, il faudra voir. C’est affaire à la justice d’élucider cette question.

— Voilà une belle histoire ! dit Mme Dourzen avec agitation. Heureusement, nous n’avions pas de relations avec elle et tout cela ne nous regarde pas.

— Comment, ma chère ? C’est Hervé, comme plus proche parent, qui doit être le tuteur de l’enfant.

Ces mots étaient prononcés par Mlle Herminie qui, jusqu’alors, avait gardé le silence, en écoutant avec une ironique curiosité.

Mme Dourzen tourna vers elle un regard de stupéfaction courroucée.

— Que dites-vous ? Hervé, tuteur de cette petite ? Et qui l’y obligerait ?

— Personne, évidemment. Mais l’opinion publique ne comprendrait guère qu’il laissât ce rôle à un étranger quelconque, l’enfant n’ayant pas d’autre parent que lui.