Page:Delly - L'orpheline de Ti-Carrec, 1981.pdf/64

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

récriminations et, plus que jamais, pliait lâchement devant elle. Ce n’était donc pas lui qui aurait défendu la petite Gwen, bousculée par Mme Dourzen et par Joséphine, la cuisinière, laquelle n’aimait pas les enfants, traitée avec mépris par Rose, et pincée, frappée, par la sournoise et mauvaise Laurette.

Un matin, devant son père, celle-ci donna un croc-en-jambe à l’orpheline qui passait dans le vestibule. Gwen tomba. Mais aussitôt relevée, elle courut à Laurette et lui lança un soufflet.

Mme Dourzen, à ce moment, parut au seuil du salon. Laurette courut à elle en criant :

— Elle me bat ! Maman, elle me bat !

— Quoi donc ? Elle se permet ?

Menaçante, la main levée, Mme Dourzen marchait sur Gwennola.

— Mais, Blanche… c’est Laurette qui a commencé, dit timidement Hervé.

Mme Dourzen le toisa avec colère.

— Vas-tu prendre le parti de cette petite contre ta fille ? Ce serait du joli !

Et, là-dessus, sa main s’abattit sur la joue de Gwen.

L’enfant recula de quelques pas et lui jeta un regard chargé de haine.

— Là, là, voyez-moi ces yeux ! Elle sera comme sa mère, cette créature-là, capable de tout. Mais j’y mettrai bon ordre. Va-t’en retrouver Joséphine. Je vais lui dire de t’en-