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L’ONDINE DE CAPDEUILLES


— Oui, superbe à visiter. Mais pour y vivre seul, ce n’est pas très récréatif… Allons, à tout à l’heure, cousin Alban.

Un peu après, Odon descendait de son appartement où il venait de revêtir sa tenue de sortie. Dans le grand vestibule tendu de tapisseries anciennes, il croisa une petite vieille dame qui rentrait.

— Tiens, d’où venez-vous, cousine Loyse ?

— De l’église, mon ami.

Une main très fine, à demi recouverte d’une légère mitaine noire, se tendait vers le jeune homme, qui se pencha pour la baiser.

— Vous vous obstinez à ne pas vous servir de l’automobile que j’ai mise à votre disposition ?

Une lueur d’effroi passa dans les yeux feuille morte de Mlle Loyse d’Orsy.

— Pardonnez-moi, mon ami… pardonnez-moi. Mais ce mode de locomotion… Non, vraiment, je ne saurais monter dans ces machines de mort.

Elle semblait s’excuser, avec un regard à la fois craintif et affectueux vers le beau visage ironique.

Odon se mit à rire.

— Vous les affrontez bien dans la traversée des rues, où elles ne sont pas moins dangereuses — au contraire. Ah ! cousine Loyse, je désespère de vous rendre moderne !