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LA PETITE CHANOINESSE

— Oh ! certainement !

Un sourire glissait entre les lèvres finement dessinées, d’un beau rouge palpitant — un sourire discret, mais frémissant, qui renseignait suffisamment M. de Chancenay sur ce que serait la réponse attendue.

— Alors, je puis aller cet après-midi parler à Mme de Prexeuil ?

— Oui, monsieur.

Et, d’un mouvement vif, pour échapper au troublant empire de ces yeux tendrement passionnés, Élys marcha vers la porte en disant :

— Je pars vite, maintenant. Ma tante Bathilde va m’attendre…

Mais un geste d’Ogier l’arrêta de nouveau.

— Je vous demande un instant encore… Puis-je vous prier de ne rien dire à madame votre tante avant que je lui aie parlé ?

Une surprise un peu inquiète apparut sur l’expressive physionomie d’Élys.

— Ne rien dire à ma tante ?… Pourquoi ?

— J’ai lieu de croire que Mme de Prexeuil a contre le mariage des préventions très fortes. Avertie du motif de ma visite, peut-être refuserait-elle de me recevoir ? Tandis qu’en arrivant impromptu, je plaiderai ma cause, et il faudra bien qu’elle m’écoute !