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LA PETITE CHANOINESSE

Antoinette, sous son air froid… Très bonne, très dévouée. Je lui dois tant de reconnaissance, pour m’avoir élevée, entourée de soins et d’affection !

— Mais je ne me trompe pas, en pensant que vous étiez beaucoup plus en confiance avec Mme de Valheuil qu’avec elle ?

— Oui, c’est vrai… et avec ma tante Bathilde aussi. Il paraît que tante Antoinette a beaucoup souffert, et elle s’est un peu raidie…

Ogier pensa : « Elle emploie la même expression que le curé. »

Élys répéta d’un ton convaincu :

— Mais elle est très bonne… très bonne, vous Verrez.

— Alors, à bientôt, mademoiselle ?… Peut-être vous reverrai-je à Prexeuil, cet après-midi ?

— Peut-être… Au revoir, monsieur.

Elle tendait à M. de Chancenay sa fine main blanche. Il la prit, et, se penchant, posa doucement ses lèvres sur les petits doigts effilés, tièdes et frémissants.

Élys les retira d’un geste effarouché. Puis, très vite, elle sortit du salon, quitta la maison, emportant la vision des yeux souriants et amoureux, des beaux yeux d’ensorceleur qui venaient de la regarder avec tant de tendresse caressante.

Ogier rentra dans le salon, et fit quelques pas