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LA PETITE CHANOINESSE

que tu n’aies pas été là plus tôt ! De cette façon, tu m’aurais avertie en temps utile. Mais maintenant, pour l’écarter, ce sera difficile…

M. de Chancenay, qui semblait s’amuser du vif ennui de sa tante, dit avec un sourire nuancé de raillerie :

— Voilà un des résultats de la facilité avec laquelle, aujourd’hui, on noue des relations avec n’importe qui. Pourvu que la personne ait de l’élégance, un peu de bagout mondain, et qu’elle se recommande — en vrai ou en faux — de quelques brillantes connaissances, on l’admet dans son intimité, ou presque… on laisse même sa fille s’en enticher — car Paule, je l’ai remarqué, semble la traiter en amie.

Mme de Challanges dit avec impatience :

— Oui, oui, elle plaisait beaucoup à ma fille… Mais c’est excessivement ennuyeux, cette affaire-là !… excessivement ennuyeux !

Ce n’était pas la première fois qu’Ogier voyait sa tante, bonne personne assez irréfléchie, empêtrée dans un embarras de ce genre. Que l’on vînt à elle avec de belles paroles, des affectations de zèle, quelques recommandations dont, toujours pressée, toujours affairée, elle n’avait jamais le temps de vérifier l’authenticité, cela suffisait pour être bien accueillie, puis introduite