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LA PETITE CHANOINESSE

cher André. Ils sont d’ailleurs tous très courtois, et la plupart fort sympathiques.

— Oui, vraiment !… Mais cette petite Doucza leur fait de l’œil, paraît-il. C’est très désagréable, la présence de cette coquette, dans notre ville !

— Oui, tout à fait !… Mais nous n’y pouvons rien, ma bonne amie.

La jeune femme et sa cousine serrèrent la main de Mme Salbert, et prirent le chemin de la villa, précédées par les petites filles. Elles croisèrent un groupe de jeunes officiers convalescents, qui les saluèrent, tout en glissant vers Élys des coups d’œil admiratifs. On commençait à la connaître, la jeune fille du pavillon, si belle et fière, un peu triste. Elle était malade en arrivant, disait-on… Mais déjà, sa mine devenait meilleure, ses yeux perdaient leur expression de lassitude, en restant toutefois mélancoliques.

De fait, Élys sentait un peu de force lui revenir. Mais elle ne se remettait pas aussi vite qu’elle eût pu le faire sans cette pensée inquiète toujours reportée vers le glorieux blessé, dont elle eût voulu savoir s’il avait survécu, ou bien…

Elle frissonnait, à l’idée que ces beaux yeux ardents, qui l’avaient regardée avec tant de passion, pouvaient être clos à jamais.

— Ça ne va pas à mon idée, pour cette petite