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LA PETITE CHANOINESSE

la cour et de poser dans le costume d’infirmière qu’elle savait lui être fort seyant… Mais comme l’avait dit naguère Mme Salbert à Gabrielle Jarmans et à Élys, d’occultes influences la protégeaient, de telle sorte que Mme Bignard n’osait lui faire poliment comprendre l’inutilité de sa présence ici.

Dans sa chambre, la jeune personne s’assit un moment, les sourcils froncés, les lèvres serrées.

Elle pensait : « Qu’est-ce que cette jeune fille ?… Une fiancée, peut-être ?… Ils se regardaient fort amoureusement… Ah ! je comprends pourquoi il ne veut pas s’occuper de moi ! »

Et Sari crispait les poings, tandis qu’une lueur mauvaise passait dans son regard.

Pour calmer ses nerfs surexcités par cet incident, elle quitta l’hôpital et s’en alla errer dans la campagne, qu’on trouvait aussitôt après avoir dépassé la principale rue d’Ursau. Chemin faisant, elle lut une lettre de sa mère arrivée ce matin même… Mme Doucza disait :

« Viens donc me retrouver à Biarritz, mon cœur. J’aimerais beaucoup mieux te savoir près de moi en ce moment, tu sais pour quelles raisons. Il peut m’être difficile, ou même impossible de te téléphoner ou télégraphier, en cas d’alerte… Ceci ne veut pas dire que j’aie aucune