Page:Delly - La Petite Chanoinesse.pdf/82

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
71
LA PETITE CHANOINESSE

une grande affection. Ainsi donc, je suis persuadé qu’elle ne s’élèvera jamais contre sa volonté, celle-ci dût-elle lui infliger une souffrance.

Ces paroles impressionnèrent désagréablement M. de Chancenay. Sans rien en témoigner, il fit observer :

— Cette volonté est passablement dure et injuste, dans son autocratie… Ne le trouvez-vous pas, monsieur le curé ?

— Certes oui. Je n’approuve pas Mme de Prexeuil, croyez-le bien. Comme vous le dites, ses idées sont respectables, en tant que crainte, pour cette enfant, des épreuves douloureuses que réserve parfois le mariage. Mais elle va trop loin, en étendant sa suspicion du particulier au général… Elle irait trop loin surtout, si elle empêchait formellement sa petite-nièce de se marier, au cas où la vocation de celle-ci se trouverait là.

Ogier pensa : « Je trouverai donc un allié en lui, le cas échéant. »

Et, saisissant l’occasion que lui offrait la dernière phrase du prêtre pour élucider un point inquiétant, il fit observer :

— Le genre d’existence que mène Mlle de Valromée, les suggestions de sa grand’tante lui