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CHAPITRE X


La brise agitait doucement la toile rayée de rouge qui abritait la terrasse des rayons du soleil de mai, elle venait caresser le visage aux traits accusés, la noire et épaisse chevelure du jeune homme étendu sur une chaise longue. Inactif, les traits rigides, il laissait se perdre, dans la profondeur du jardin ensoleillé, le regard morne, farouche, de ses prunelles noires.

Près de lui était assise une jeune fille qui brodait diligemment. Elle était svelte et délicate, son profil apparaissait très fin, et une lourde chevelure blond cendré retombait sur sa nuque en une épaisse torsade.

Le calme le plus complet régnait dans le jardin et dans l’habitation, superbe villa moderne, l’une des plus luxueuses du riche quartier qui s’est élevé sur l’emplacement de l’ancien parc de la Maye ; mais, à côté, retentissaient de temps à autre de jeunes voix joyeuses, des éclats de rire qui faisaient se froncer les noirs sourcils du jeune homme.