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LES DEUX FRATERNITÉS

d’une voix émue, et il s’éloigna vers la porte voisine avec le jeune abbé.

— Julien, donnez-moi votre bras pour me conduire jusqu’à la maison, je ne me sens pas bien du tout, dit Claudine au domestique qui considérait, bouche bée, l’officier et le prêtre.

Sur le perron, elle s’évanouit complètement. Prosper et Zélie, appelés aussitôt, la firent transporter dans sa chambre ; on manda un médecin. Celui-ci prescrivit le repos, des fortifiants, et, en sortant, il dit au député qui le reconduisait :

— Cette jeune fille est extrêmement anémique, il lui faut beaucoup de soins et de la distraction.

— De la distraction ! grommela Prosper lorsque le docteur l’eut quitté. Avec cela que je vais me gêner pour lui en procurer !

Il alla trouver son fils sur la terrasse. Alexis tourna vers lui un visage un peu anxieux.

— Eh bien ! père ?

— Ce ne sera rien, un peu d’anémie. Quoi qu’en dise le docteur, je crois que le meilleur moyen de guérir cela est de n’y pas faire attention. Les jeunes filles, ça aime à se faire plaindre et dorloter.

— Pas Claudine, elle est très courageuse. Il faut la faire bien soigner, père ; il faut qu’elle se repose. Je me passerai d’elle tant qu’il sera nécessaire.

— Mais non, ce n’est pas nécessaire ; le docteur dit qu’elle peut se lever, aller et venir,