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LES DEUX FRATERNITÉS

— Vous réglerez cela plus tard, quand elle sera guérie.

Un bruit de pas se faisait entendre dans la cour, la porte s’ouvrit, laissant apparaître la haute silhouette de M. de Mollens, et, derrière lui, Mme de Revals.

Prosper devint livide, il se contint avec peine pour ne pas reculer.

Le médecin, surpris, répondit au salut du marquis. Celui-ci dit avec une tranquille aisance, en s’adressant à Prosper :

— J’aurais quelques éclaircissements à vous demander, monsieur. Pendant que votre chauffeur reconduira le docteur, nous aurons le temps de parler.

Prosper s’était promptement ressaisi.

— Si vous voulez un entretien, venez me trouver chez moi ! dit-il d’un ton rogue. Ici, ce n’est ni le lieu ni le moment…

— Vous jugerez que si, tout à l’heure. Du reste, si vous avez encore à causer avec le docteur, je me retirerai dehors.

— Non, je n’ai rien à lui dire. Mais je me demande, monsieur, comment un homme soi-disant bien élevé tombe ainsi sur moi, chez des étrangers, pour me forcer à m’entretenir avec lui ?

M. de Mollens ne parut aucunement s’émouvoir du ton insultant de son interlocuteur.

— Tout d’abord, je vous apprendrai que je ne suis pas ici chez des étrangers, Mme de Revals étant ma cousine. En second lieu, je vous répète